Exposition: Caroline Hayeur et D. Kimm – Un jardin la nuit

Exposition: Caroline Hayeur et D. Kimm – Un jardin la nuit

Réalisé par la photographe Caroline Hayeur et l’artiste interdisciplinaire D. Kimm, Un Jardin la nuit est une installation vidéo pour écrans multiples (jusqu’à 4 vidéos synchronisés), portée par la musique onirique et festive de Guido Del Fabbro. L’exposition propose aussi une série photographique grand format comprenant 26 images noir et blanc d’impression textile.

Cette nouvelle production marque la troisième collaboration du duo. Depuis 2014, elles mènent ensemble différents projets réunissant photo et vidéo. Pour ce projet, les artistes ont filmé de nuit avec des caméras de chasse infrarouges sur une période de cinq ans, accumulant une centaine d’heures de data photos et vidéos. La caméra infrarouge permet de capter sur de longues périodes la faune et la flore. Elle se programme via un intervallomètre qui prend une photo toutes les 30 secondes. Le dispositif est muni d’un détecteur de mouvement qui peut déclencher une série d’images en rafale ou de courtes séquences vidéo. Deux autres caméras sont utilisées pour les mises en scène de personnages et les animations d’objets. Les caméras étaient installées dans la campagne près du village de Montcerf en Outaouais et dans un jardin de Montréal. Poème visuel en noir et blanc, «Un Jardin la nuit» est une œuvre d’une étrange beauté qui offre un accès privilégié à un monde secret. Des chevreuils, des ratons laveurs, des chats, un renard et un lapin apparaissent dans leur intimité naturelle tandis que la végétation poursuit son cycle de vie. D’autres scènes mettent en scène différents objets surréalistes et des personnages fantomatiques. Sans oublier une luciole animée (créée par Claude Cloutier) et quelques esprits malicieux. «Un Jardin la nuit» s’adresse à un public de tous âges, car le projet suscite différentes émotions : émerveillement face à la beauté de la nature, amusement devant certains épisodes cocasses, ou souvenir des peurs de l’enfance, lorsqu’un lieu familier se teinte d’étrangeté à l’arrivée de la noirceur.

 

À PROPOS DES ARTISTES

CAROLINE HAYEUR – Résolument optimiste, marquée par une expérience de terrain depuis 30 ans, la photographe explore les questions du corps social et du territoire. Sa quête est celle des lieux et des formes de socialisation – amicale, filiale, communautés plurielles – dans la lignée du documentaire et de la poésie visuelle. Les rituels, la nuit, les émotions primaires, l’intimité révélée, la rencontre et le mouvement sont des sujets récurrents dans sa pratique. Elle agit telle une anthropologue visuelle et sa démarche peut se qualifier d’ethnologie du quotidien. Depuis 2000, s’ajoutent à sa pratique les arts médiatiques élargissant ses recherches à l’image animée et la dimension sonore. Elle explore la déconstruction du temps au via la technique « stop motion ». Dernièrement elle utilise des caméras infrarouges qu’elle modifie pour capter l’humain dans son sommeil ainsi que la faune et la flore la nuit. Multipliant les projets collaboratifs, elle conçoit depuis 2003 avec la musicienne Myléna Bergeron des vidéomusiques et des performances les transportant en Chine, au Chili et en l’Europe.

D. KIMM – Artiste qualifié d’inclassable, D. Kimm est fondatrice et directrice de la compagnie interdisciplinaire Les Filles électriques (depuis 2001) et du Festival Phénomena, créé en 2012 et ayant pris la suite du Festival Voix d’Amériques (2002-2011). Artiste interdisciplinaire, elle a publié quatre recueils poétiques et trois albums de poésie musique. Elle a coréalisé deux films d’art en collaboration avec le regretté Patrice Duhamel : « En attendant Corto Maltese » (2007) et « Si tu veux me garder, tu dois t’éloigner » (2008). Elle a aussi coréalisé Brigitte Henry le court métrage « Mlle Clara dompteuse de lapins » (2010). Son spectacle interdisciplinaire « La Mariée perpétuelle » a été présenté à Montréal et en tournée en Espagne (2012). Son spectacle jeune public « Comment j’ai appris à parler aux oiseaux », a été présenté au Festival Les Coups de théâtre en 2016, au Festival Petits Bonheurs en 2017, au Centre national des arts en 2018 et en tournée dans les Maisons de la Culture en 2019-2020. D. Kimm a été nommée récipiendaire de l’Ordre des arts et des lettres du Québec en 2025.