Exposition: Rose-Aimée Bélanger | Du grès au bronze : 40 ans de sculptures

Exposition: Rose-Aimée Bélanger | Du grès au bronze : 40 ans de sculptures

Collection du MA Musée d’art de Rouyn-Noranda

Cette exposition tente, à travers des carnets de dessins, des esquisses d’argile, des photos d’œuvres aujourd’hui dispersées aux quatre vents, et, bien sûr, une cinquantaine de grès et de bronzes, de faire affleurer les réalités des deux Témiscamingues, que Rose-Aimée Bélanger a encapsulé dans une œuvre prolifique, qui compterait près d’un millier de pièces.

Le visiteur fait son entrée dans le riche univers de l’artiste à travers les œuvres de maturité, des œuvres de bronze dont le personnage principal est une sorte de madone, incarnée et joyeuse, qui choisit de mordre à pleines dents dans les plaisirs qu’offre la vie, au détour d’une journée chargée. Ici une cigarette, là une frite, ou encore une sieste impromptue au milieu de la lecture d’un livre qui repose maintenant sur les cuisses.

Ce choix muséologique, à rebours d’une historiographie, se fonde d’abord sur le matériel qui nous était offert. En effet, si un grand nombre de sculptures de bronze est disponible, les œuvres de grès des premières périodes ont été vendues sur un vaste territoire, de sorte que ce sont les témoignages photographiques qui nous sont parvenus.

Ainsi, par la force des choses, nous plongeons le visiteur dans l’œuvre de maturité de Rose-Aimée Bélanger et nous remontons tranquillement le temps. De la même manière que la sculpteure a modulé sa production selon les possibilités offertes par les matières, le concepteur d’exposition découvre, à partir du matériel d’exposition disponible, une nouvelle façon de créer le récit de visite.

Intégrer les œuvres de Rose-Aimée Bélanger dans la collection du MA, lui consacrer la plus grande exposition rétrospective à ce jour et concevoir une publication témoignant de cet événement sont autant de gestes participant de la reconnaissance de la pratique artistique qui s’est développée dans le nord-ouest du Québec en étroite relation avec le nord-est de l’Ontario.

Née en 1923 dans le Témiscamingue québécois, à Guérin, Rose-Aimée Morin a bâti son œuvre à Earlton, dans le Témiscamingue ontarien. Sculpteure tardive, elle se consacre entièrement à sa passion à partir de sa cinquantaine et ce, durant plus de 40 ans. Famille, amis, voisins inspirent ces premières œuvres. Cheminots, joueurs de hockey, mineurs, « bishop », œuvres de commande offrent un volet plus documentaire. Mais c’est avec ses « Rondes » que nait une œuvre sculpturale de maturité. L’exposition retrace le parcours exceptionnel d’une femme qui sera centenaire en juin 2023.